Les Enjeux de l'Information et de la Communication, n°14/2b, 2013, p. 21-32.
"Après la Seconde Guerre mondiale, les spécialistes français des usages éducatifs des médias ont à leur disposition une masse considérable de travaux états-uniens en Technologie éducative. Ils y empruntent toutefois assez peu et, lorsqu’ils le font, c’est surtout pour en prendre le contre-pied. Le phénomène s’explique par la présence d’un courant critique suffisamment puissant pour faire pièce au fonctionnalisme. De là viennent la singularité et l’efficacité de l’approche info-communicationnelle qui prévaut en France dans les relations entre école et médias jusque vers le milieu des années 1980 début de son entrée en crise. Cet article vise à rendre compte des prémices de cette approche, des raisons de son essoufflement et de la possibilité de sa relance sur d’autres bases."
Face à une polarisation des discours sur la technique, que peut la sémiotique ? La proposition de l'article :
dépasser une opposition devenue classique entre un discours technophobe (opacité, Camouflage du contrôle à travers des systèmes que l’on utilise pour communiquer) et un discours techno-enthousiaste ( transparence et sens de neutralité de ces mêmes systèmes qui devraient nous amener à une démocratie sans intermédiations) sur les dispositifs numériques, par une approche socio-sémiotique pour comprendre la relation entre interface numérique et compréhension de contenus en ligne.
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"En analysant les interactions entre usagers et outils numériques afin de cerner les effets de sens que ces objets dégagent, on devrait pouvoir comprendre dans quelle mesure ces phénomènes que l'on nomme aujourd'hui « numériques » finissent par produire en nous ce que nous allons appeler des régimes de croyance, c’est-à-dire des attentes sur le statut de vérité du monde présenté par ces objets. La sémiotique permet, ou plutôt conduit par sa propre logique à considérer la technique comme une partie à la fois constituante de la société, et constituée par elle. Il s'agit donc, avant tout, d'éviter toute opposition stérile entre ces deux entités : par exemple, s’attacher à observer « l'influence » réciproque entre technique et société ne ferait que déplacer le problème au lieu de le dépasser. Son dépassement consiste à construire un objet d'analyse qui ne s'arrête pas à la distinction entre l'outil technique et son interprétation ou ses usages humains : un objet qui nous permette de définir des formes d'interactions complexes engagées dans des pratiques qui sont en même temps, comme le montre Eric Landowski, des régimes de sens"
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En exemple comme objet d'étude, des sites de visualisation de données, où on trouve des infographies!!!!
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