Je suis hôtesse de caisse et Je suis Charlie | M-Market | Scoop.it

Dans les grandes surfaces de distribution et enseignes spécialisées, le personnel se mobilise aussi contre les attaques terroristes du 7 et 9 janvier 2015 au sein de la rédaction de Charlie Hebdo et dans l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Photos et témoignages.

 

Samedi 10 janvier 2015, 11h30. Sur sa veste, Martine*, hôtesse de caiss, porte fièrement le slogan "Je suis Charlie". Un badge de fortune fait maison. Ses collègues, elles, ont eu le temps d’imprimer l’étiquette. Dans ce magasin Intermarché Super de la région bordelaise, le personnel a choisi de se mobiliser ouvertement contre le terrorisme et les attentats du 7 et du 9 janvier 2015 perpétrés à la rédaction de Charlie Hebdo et dans l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes.

Caissières et vendeurs solidaires

"Pour moi, c’est très important de porter le slogan. Ma direction est d’accord et même si cela n’avait pas été le cas, je l’aurais fait quand même. Je suis trop révoltée pour qu’on m’en empêche", lance Martine. Une action que la plupart des clients approuve ! Seuls quelques-uns (toujours trop !) ont été véhéments. "Ils l’ont bien cherché !", ont scandé certains. A ce type de réflexion, les hôtesses de caisse tentent de garder leur sang-froid. Lasse, l’une d’elles a tout de même retiré son badge. "Je reste mobilisée mais ça me saoûle d’entendre de genre de propos…" Pour Martine, pas question de céder : "C’est important de montrer qu’on n’a pas peur".

"Je suis Charlie"  : une action spontanée en magasin

L’action de ces hôtesses de caisse n’est pas isolée. Minute de silence, affiches, badges "Je suis Charlie"...  Un certain nombre de points de vente, tous secteurs confondus, s'est spontanément mobilisé contre les attaques terroristes. "Beaucoup d’employés d’entreprises de commerce ont participé aux hommages, mais combien l’ont fait, nul ne sait. Les choses se sont déroulées spontanément, selon la conscience de chacun. Si des consignes ont été données, pour faciliter la minute de silence, cette communication est restée interne aux entreprises, nous n’avons pas été informés. Notre fédération n’avait pas à appeler à manifester, nous devions laisser chacun agir en conscience et c’est ce qui s’est passé, puisque les manifestations ont été massives et j’y ai évidemment participé", rapporte Jean-Marc Genis, président de la Fédération de l’habillement dans une interview accordée à LSA.

Et si la mobilisation du personnel des hypermarchés et supermarchés est un peu retombée ce lundi 12 janvier après le grand rassemblement national du week-end précédent, les affiches, elles, sont toujours présentes sur les vitrines des magasins, comme dans certains Intermarché, Leclerc, Vival by Casino, Cultura ou Habitat (cf. photos ci-dessous). En façade, au rayon poissonnerie, en tête de gondole ou au niveau des caisses… Le slogan "Je suis Charlie" est encore bien accroché !

Mobilisation des enseignes de presse

Mais c’est surtout dans les enseignes de presse que les messages restent les plus présents ! Comme dans les points de vente Relay, Hexagone ou Decitre. Avec la reprise du message de l’Union Nationale des Diffuseurs de Presse : "Les marchands de journaux dénoncent cet attentat à la liberté d’expression et au fondement de la démocratie. Chaque jour, nous continuerons d’assurer le libre accès à l’information et la liberté de la presse. Nous nous associons à la douleur des familles et des proches des victimes." Des enseignes vent debout pour défendre la liberté d'expression !

*Le prénom a été modifié