Ask.fm est un réseau social encore peu connu des adultes et dès lors très investi par les jeunes. Le principe en est simple : on y répond à des questions posées par des interlocuteurs anonymes (sauf s’ils choisissent de s’identifier) et portant souvent sur des sujets intimes (amitié, amour, sexualité…). Le succès rencontré par le réseau chez les ados confronte l’éducateur adulte à ses responsabilités. En la matière, deux attitudes dominent : l’indifférence, qui confine à l’aveuglement face à des pratiques numériques potentiellement dangereuses ; la diabolisation, qui produit d’inefficaces discours moralisateurs, descendants, répressifs. Ces deux attitudes conduisent dans la plupart des établissements à un « Couvrez ce sein que je ne saurais voir » : un filtrage par lequel le système se protège hypocritement. Ne serait-il pas plus pertinent de travailler à la protection des élèves eux-mêmes : de mener en classe une éducation active aux médias qui conduise par la pratique réflexive aux bons usages d’internet ? En voici deux exemples : un travail d’investigation sur Ask mené en lycée professionnel à Rumilly, un travail de création via Ask mené en 1ère L à Brest autour des « Liaisons dangereuses ».
Via Laurent Blanquer